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Portrait de Gwénaël Guyonvarch, diplômé ingénieur thermique-énergétique de l'ISITEM en 1991, parrain de la promotion 2023

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Parrain de la nouvelle promotion des diplômés 2023, Gwénaël Guyonvarch revient sur son parcours.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Gwénaël Guyonvarch, j’ai été diplômé ingénieur en thermique énergétique en 1991 par l’ISITEM de Nantes, devenue Polytech Nantes en 2000. J’ai poursuivi par une formation doctorale au laboratoire de thermocinétique de l’ISITEM. J’ai soutenu ma thèse en 1995 dans le domaine de la thermique appliquée à la plasturgie ; cela faisait un lien entre la thermique et les matériaux. J’ai ensuite suivi des cours à l’IAE de Paris I Panthéon-Sorbonne, en cours du soir.

Pouvez-vous revenir sur votre parcours professionnel ?

Au début de ma carrière, j’ai travaillé pendant une quinzaine d’années dans le secteur automobile, dont 10 ans chez Valéo, en tant qu’ingénieur d’études, puis chef de projets et chef de service.
Ce fut une période très formatrice, d'une part par ses méthodes de travail et son environnement, mais aussi pour son aspect international. J’ai travaillé essentiellement sur des projets de gestion thermique de l’automobile. Cela m’a donné l’opportunité de travailler sur des motorisations innovantes, notamment des piles à combustible.
J’ai ensuite rejoint l’ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) en 2006, en tant que chef du service industrie, c’était assez cohérent avec ce que j’avais pu faire auparavant. J‘y ai trouvé une réponse à mes aspirations, qui étaient de continuer à travailler dans mon domaine qu’est l’énergie, en apportant des compétences managériales acquises dans l’automobile, et en m’engageant pour le développement durable.
Après quelques années, j‘ai rejoint la direction des territoires à l’ADEME, dont la vocation est de déployer dans tous les territoires français la politique de l’agence, tout d’abord en tant que directeur régional Île de France. Depuis 2013, j’ai occupé divers postes de direction de l’action territoriale au niveau national.
Parallèlement à ces missions, je suis officier de marine de réserve. J’ai fait mon service militaire en 1992-1993 : je n’étais pas alors spécialement attiré par le domaine militaire, mais j’ai tout de même trouvé cela intéressant du point de vue du management, des missions, de la technologie, c’était très complémentaire de ma formation d’ingénieur.

Le fil rouge de ma carrière, c’est l’engagement pour la transition écologique.

Déjà, au sein du secteur automobile, je travaillais sur des sujets de réduction de consommation et d’émissions de gaz à effet de serre, ainsi que d’utilisation de matériaux moins polluants. Par exemple, je travaillais à rendre le système de climatisation moins gourmand en énergie, tout en utilisant des fluides moins nocifs. J’ai ensuite continué cet effort pour la transition écologique en rejoignant l’ADEME, avec une mission actuelle orientée vers les territoires. Cela consiste à aider les territoires dans leur transition écologique, avec ses aspects énergétiques : efficacité et sobriété énergétique, ses aspects ressources avec une approche d’économie circulaire : maîtrise des déchets et recyclage, et enfin ses aspects « ville et territoire durables » : urbanisme, mobilité, qualité de l’air, adaptation au changement climatique notamment.

 

Pourriez-vous nous en dire plus sur votre poste actuel ?

Aujourd’hui, je suis directeur exécutif adjoint des territoires à l'ADEME. Cela consiste à participer au management des directions régionales, je suis donc devenu un manager de managers. Mon rôle est d’attribuer aux directions régionales de l’ADEME des objectifs, des ressources financières et humaines, et ensuite d’assurer leur management au quotidien, tout en développant les relations avec les partenaires de l’agence. Je veille aussi à la bonne collaboration en interne avec les directions nationales, car la mobilisation de leur expertise nous est essentielle.
Ma formation d’ingénieur me permet d’avoir, dans le cadre de cette fonction, une bonne compréhension des sujets sur lesquels nous travaillons. Aujourd’hui, mon rôle n’est plus de rentrer dans la technique, pour cela je fais confiance aux ingénieurs qui travaillent à l’accompagnement de projets dans les directions régionales. Quand je dois signer un contrat, je comprends de quoi il s’agit et c’est important, car cela me permet d’être plus clairvoyant sur les décisions à prendre. Mon métier initial est ingénieur, mais c’est vrai qu’avec le temps j’ai acquis des compétences complémentaires qui m’ont mené sur des postes de management.

Quand je regarde quelle est mon identité professionnelle, fondamentalement, je suis et je reste un ingénieur : dans ma manière de penser, dans ma manière de faire, c’est très marquant. C’est d’ailleurs ce que je souhaite dire à la promotion 2023 : la formation que vous avez suivie vous a probablement formé l’esprit pour toute votre carrière, même si après vous prenez une direction complètement différente. Quand vous vous comparerez à vos collègues, qui ont suivi d’autres parcours de formation initiale, vous vous rendrez compte que vous avez une identité particulière, et qu’elle est précieuse dans les entreprises. Elle est complémentaire des autres formations d’esprit, car lorsqu’on est ingénieur on a une manière particulière de voir les choses. Nos nouveaux diplômés ont fait le bon choix, ils sont et resteront ingénieurs toute leur vie !


Pouvez-vous nous en dire plus sur votre carrière très diverse, et notamment sur votre passage du secteur privé au secteur public ?

Pour moi, ce n’est pas un choix de secteur en tant que tel. Le sujet majeur pour moi, c’était de trouver un emploi qui soit cohérent avec mon parcours et avec mon souhait de travailler sur un sujet qui a du sens. Accompagner les territoires dans la transition écologique, cela a bien sûr du sens, mais il y a aussi beaucoup de sujets qui ont du sens dans les entreprises privées.
 

Selon vous, est-il possible d’accorder ingénierie et développement durable ?

Oui, on a absolument besoin d’ingénieurs pour assurer la transition écologique puisqu’on a besoin de solutions techniques pour économiser les ressources et réduire les impacts. Donc on a besoin d’ingénieurs, qui doivent aussi travailler avec d’autres compétences et savoir-faire complémentaires. On a besoin d’ingéniosité technique pour assurer la transition, respecter la planète, et même restaurer les écosystèmes, tout en préservant l’essentiel de notre niveau de vie.


Au sein de votre formation, ces aspects étaient-ils abordés ?  

C’était une autre manière de voir les choses à l'époque. Sur l’aspect énergétique, le sujet était de faire des économies d’énergie, même si ce n’était pas nouveau. La problématique majeure, c’était surtout d’avoir un approvisionnement énergétique suffisant pour le développement. Il fallait donc faire de l’efficacité énergétique pour économiser la ressource.
Dans les années 1990, les questions de réchauffement climatique n’étaient pas encore connues par le grand public, ni dans les écoles d’ingénieurs. Donc certes, nous traitions les impacts de pollution atmosphérique, mais pas les questions de changement climatique. Nous étions alors dans une situation où si du charbon était brûlé dans des centrales dans de bonnes conditions en termes énergétiques et d’émissions polluantes, et bien c’était convenable. A l’époque, on pensait qu’on aurait du charbon pour 200 ans, c’était donc vu comme une énergie du futur. On disait aussi qu’il nous restait que quelques décennies de pétrole, alors que c’était totalement faux. Le problème aujourd’hui n’est pas tellement la pénurie d’énergie fossile, c’est plutôt qu’on en a trop, et ce que je dis là peu de personnes n’auraient su le dire à cette période. Fabriquer du plastique était perçu comme une solution plutôt vertueuse, car cela permettait de mieux valoriser le pétrole. Ce raisonnement est évidemment totalement dépassé. La manière de voir les choses a beaucoup changé car on a pris conscience de problématiques bien mieux définies.
 

Que représente pour vous le parrainage de la promotion 2023 ?

C’est un honneur, un privilège et un plaisir. Aujourd’hui, Polytech Nantes est connue de tous, tandis que l’ISITEM était plutôt connue par les professionnels du monde de l’énergie et des matériaux. C’est un vrai plaisir pour moi d’aller à la rencontre de jeunes diplômés, de me confronter à l’évolution du métier, de l’enseignement, de la manière de voir les choses aussi. C’est aussi une grande responsabilité, cela implique de leur faire passer des messages positifs et importants sur leurs choix, par rapport à leur avenir, même par rapport aux transitions. Cela me tient à cœur d'affirmer aux diplômés qu’ils peuvent mettre leur compétence et leur talent au service de la transition écologique, de façon directe ou indirecte.
Cérémonie des diplômés Polytech Nantes, samedi 14 octobre 2023


Avez-vous un message à faire passer aux diplômés de la promotion 2023 ?

Vous avez fait le bon choix, on a plus que jamais besoin d’ingénieurs, c’est un métier passionnant qui vous permettra de faire plein de belles choses au cours de votre carrière.



 
Mis à jour le 02 novembre 2023 - Communication Polytech.
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